Le « Dumky » trio est l’une des œuvres les plus connues du compositeur. « Dumky », le pluriel de « dumka », est un terme introduit dans les langues slaves depuis l’ukrainien. À l’origine, il s’agit d’une forme diminutive du terme douma (doumi au pluriel), qui fait référence à la ballade épique, et plus précisément aux complaintes des personnages captifs. Au XIXe siècle, les compositeurs des autres pays slaves ont commencé à utiliser le terme douma pour qualifier des pièces musicales sombres et introspectives parsemées de mouvements légers et heureux. Dvořák a employé la forme dumka dans plusieurs autres œuvres, notamment dans la Dumka pour piano seul, op. 35, les Danses slaves, le sextuor à cordes et le quintette pour piano, op. 81.
Composé entre novembre 1890 et février 1891, il est créé le 11 avril 1891 à Prague par Ferdinand Lachner au violon, Hanuš Wihan au violoncelle et le compositeur au piano. L’œuvre a été si bien reçue que Dvořák a décidé de la jouer pendant sa tournée d’adieu de quarante concerts en Moravie et en Bohême, avant son départ pour les États-Unis, où il allait diriger le National Conservatory of Music of America à New York. Publié alors que le compositeur se trouvait en Amérique, le trio a été relu par son ami Johannes Brahms.
La pièce se divise en six morceaux plutôt courts :
- Dumka I Lento maestoso (Allegro quasi doppio movimiendo — en mi mineur, puis majeur)
- Dumka II Poco adagio (Vivace non troppo/Vivace — en ut dièse mineur)
- Dumka III Andante (Vivace non troppo/Allegretto — en la majeur )
- Dumka IV Andante moderato (Allegro scherzando, Quasi tempo di marci — en ré mineur, puis majeur)
- Dumka V Allegro (en mi bémol majeur)
- Dumka VI Lento maestoso (en ut mineur, puis majeur)
Elle est composée de six dumky au total. Les trois premières se succèdent sans interruption et sont écrites dans des tonalités harmoniquement voisines, créant l’effet d’un long premier mouvement. Quant aux trois dernières, elles sont présentées dans des tonalités distantes les unes des autres, ce qui donne l’impression de trois autres mouvements, et donc d’une œuvre en quatre mouvements.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trio_pour_piano_et_cordes_no_4_de_Dvořák
Illustration :
Paul Cézanne (1839 - 1906), Madame Cézanne dans la serre (1891), huile sur toile, 92 x 73 cm, Metropolitan Museum of Art, Manhattan, New York City, USA, Amérique du Nord.